Programme de maintenance des zones en Inconel 600 des réacteurs électronucléaires

Publié le 05/03/2001 à 16:31

Note d'information

L'alliage " Inconel 600 " est composé principalement de nickel, de chrome, et de fer. Il est utilisé pour la réalisation de certaines pièces et soudures du circuit primaire des réacteurs nucléaires.

 Aujourd'hui, il est reconnu que l'Inconel 600 en contact avec l'eau du circuit primaire peut présenter des fissures dues à un phénomène de corrosion. Ce type de fissures a été constaté :

  • en 1989, sur des piquages d'instrumentation des pressuriseurs des réacteurs de 1300 MW. Depuis, ces piquages ont été remplacés par des piquages en acier inoxydable, résistant à ce phénomène de corrosion ;
  • en 1991, sur des adaptateurs des couvercles de cuve, tubes courts de diamètre de l'ordre de 100 mm pour une épaisseur de 15 mm, permettant le passage des grappes de contrôle et des thermocouples. Cela a conduit au remplacement de l'ensemble des couvercles équipés de ces adaptateurs, par de nouveaux couvercles équipés d'adaptateurs réalisés en alliage 690, matériau non sensible à ce phénomène.

 En 1992 l'Autorité de sûreté nucléaire a demandé à EDF de :

  •  recenser toutes les zones constituées d'alliage 600,
  • contrôler rapidement certaines de ces zones, pour connaître l'état du parc,
  • mener des études, pour étudier la cinétique du phénomène, à savoir le temps d'apparition de ces fissures, et leur vitesse de propagation en fonction des conditions de service,
  • définir un programme de contrôle à long terme,
  • prévoir, par anticipation, des méthodes de réparation pour pallier la découverte éventuelle d'une fissure jugée inacceptable pour les conditions de service.

 Ces travaux sont aujourd'hui terminés. Les résultats des études et les propositions d'EDF pour traiter cette affaire ont été transmis à l'Autorité de sûreté nucléaire.

 Les éléments principaux de ce dossier sont :

  •  parmi l'ensemble des zones en alliage 600 contrôlées (38 générateurs de vapeur, 13 cuves, et des zones ayant été réparées en alliage 600), une seule fissure, de profondeur inférieure à 2 mm, a été observée sur une zone soudée d'un générateur de vapeur ;
  • des zones ont été identifiées comme étant a priori plus sensibles à ce phénomène. Les fissures, si elles doivent se manifester, devraient apparaître en priorité sur ces zones ;
  • les études menées ne permettent pas de quantifier avec exactitude la cinétique du phénomène.

 L'ASN a émis le 5 mars 2001, une décision pour définir les conditions du suivi en service de ces zones. Cette décision tient compte de l'identification des zones les plus sensibles, mais prévoit également d'élargir le contrôle à d'autres zones pour tenir compte de la difficulté actuelle de définir avec exactitude l'instant d'apparition du phénomène en fonction de la durée de fonctionnement des matériels.

 Ce suivi en service prévoit donc, pour les zones les plus sensibles, le contrôle d'ici à 2008 de 36 générateurs de vapeur avec un renouvellement tous les 5 ans, ainsi que de 11 cuves. Par ailleurs pour les autres zones, à partir de 2008, un tiers des générateurs de vapeur non contrôlés ainsi qu'une cuve par centrale devront être inspectés lors des troisièmes visites décennales. Enfin, l'ASN attend d'EDF qu'il propose, au plus tard en 2008, un planning de contrôle de toutes les zones en cause, à mettre en œuvre après les troisièmes visites décennales.

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Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021