Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

194 Rejets marins de tritium  Les données du tritium dans l’eau de mer aux stations de Diélette port et des Moulinets, acquises par l’ACRO en 2006 et 2007 indiquent une contamination tritium instantanée similaire au niveau de ces deux stations. Elles confirment cette iso-concentration aux deux points extrêmes de la zone comprise entre les caps de Flamanville et de la Hague3. L’évolution de la contamination en tritium dans l’eau de mer suit celle de l’activité du rejet tritium du site AREVA NC La Hague. Sources : ACRO et AREVA NC 2 Le tritium organiquement lié (OBT) dans la faune et la flore marine 2 1 Données bibliographiques La bioaccumulation du tritium sous sa forme organique dans les milieux terrestres et aquatiques est observée, depuis au moins une trentaine d’années. Pour le milieu terrestre, Kirchmann publiait en 1971 une étude sur le transfert et l’incorporation du tritium dans les constituants de l’herbe et du lait [Kirchmann et al., 1971], le même auteur publiait également en 1979, une étude sur les transferts de tritium dans les organismes aquatiques [Kirchmann et al., 1979]. Les premiers travaux sur les transferts et la bioaccumulation du tritium en milieux aquatiques, ont été par ailleurs confortés par ceux de Kirchmann [Kirchmann et al., 1981], Foulquier et Pally [Foulquier et al., 1982] et Pally [Pally et al., 1993]. Pally soulignait l’influence des rejets de tritium du réacteur à eau lourde de Brennilis sur la base de l’activité tritium organique relevée sur 3 échantillons de poissons pêchés dans la rivière Ellez : 1030 à 2590 Bq/l d’eau de combustion, hors de tout apport exogène identifié de tritium organique, à proximité de cette centrale située dans les Monts d’Arrée, au centre de la Bretagne [Pally et al., 1993]. 2 2 Données dans les zones des émissaires marins de Sellafield et de la Hague Les publications anglaises observent la bioaccumulation du tritium sous les formes tritium total et tritium organique (OBT) dans la zone maritime proche de l’émissaire de rejets de BNGSL Sellafield à partir de 2001 [RIFE, 2002], chez les mollusques, les poissons et les crustacés, en regard de la teneur en tritium libre dans l’eau de mer de la zone observée. La bioaccumulation, observée sur ces troismatrices sur le tritiumtotal comme sur le tritium organique, est d’un facteur voisin de 10 par rapport à la teneur HTO de l’eau de mer prise pour référence. Les activités 3H organique et 3H total, observées depuis 1979, se situent à plus de 100 Bq/kg frais dans ces trois matrices de la faune marine [RIFE, 2000] à [RIFE, 2009]. . Source : RIFE 1996 à 2009 Le suivi radio-écologique du tritium dans les mollusques filtreurs (Fig. 6) et les poissons plats devant Sellafield, de 1999 à 2008, montre une influence du rejet tritium de Sellafield, avec une hystérésis de 1 à 2 ans entre les valeurs maximales de rejet et les valeurs maximales de pollution tritium dans les mollusques et les poissons plats. Certains auteurs avancent l’hypothèse de l’influence des rejets de molécules marquées en tritium organique par l’usine radiochimique de Cardiff sur l’environnement marin de Sellafield. Les analyses publiées dans les publications RIFE ne corroborent pas cette hypothèse. Devant la centrale nucléaire de Wylfa, située sur la côte Figure n° 5 : Tritium instantané mesuré dans l’eau de mer aux stations de Diélette et des Moulinets. (le seuil des mesures ACRO est de 7 Bq/l) Figure n° 6 : Exemple du tritium total dans les moules à Nethertown (zone proche de Sellafield) 3 Antoine Bemollin, ACRO, communication personnelle

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