Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

165 Le stockage de déchets radioactifs contenant du tritium : impact des rejets sur l’environnement Les premiers résultats des mesures d’activité volumique du Tritium indiquent : • Une évolution globalement similaire entre janvier et mai autour de la limite de détection ; • Une séparation des deux courbes en période estivale ; l’activité tritium R1-R10 atteignant 38 Bq/L, la dilution par les eaux de ruissellement diminuant, la contribution de la résurgence par la mare devient plus importante. En conclusion, ces résultats d’analyse mettent en évidence l’impact radiologique du CSM sur l’activité volumique dans la partie aval du ruisseau, à un faible niveau (<100 Bq/L en regard de l’arrêté du 11 janvier 2007), et confirme que le ruisseau des Roteures en R1 est hors influence du CSM. 1 4 Impact radiologique du tritium Malgré des conditions d’exploitation et une conception de « 1ère génération » l’impact radiologique du CSM est très faible. La valeur maximale obtenue pour cumul des doses potentiellement reçues par individu du groupe critique (situé à la confluence entre les ruisseaux de la Sainte Hélène et du Grand Bel) est de 0,035 mSv/an en phase de surveillance, le tritium contribuant à hauteur de 2,5% de cette dose. Bien que des traces de radionucléides d’origine artificielle aient été mesurées sporadiquement entre 1999 et 2000, ces résultats n’ont jamais été confirmés par les campagnes qui ont suivi et compte tenu du très faible niveau de ces activités, le seul radionucléide artificiel présent de façon récurrente est le tritium depuis l’incident de 1976. Suite à cette incident et à l’exploitation du centre, l’environnement est marqué durablement par du tritium dans les eaux souterraines. Ce marquage est à l’origine de la relative stabilité de l’activité volumique en tritium du Grand Bel (de l’ordre de 700 Bq/L) et a un impact sur l’eau du ruisseau des Roteures en aval du hameau La Chesnaye et ce principalement lors des périodes de basses eaux et de faibles dilutions. Ce retour d’expérience guide la conception et l’exploitation des nouveaux centres de stockage et incite à limiter fortement les quantités de tritium stockées. 2 Le centre de stockage FAMA de l’Aube 2 1 Description du centre Crée par décret du 4 septembre 1989, le Centre de stockage de déchets de faible et moyenne activité à vie courte (CSFMA) de l’Aube est en exploitation depuis le 13 janvier 1992. D’une capacité de stockage d’un million de mètres cube, il sera exploité pendant encore une cinquantaine d’années. Le Centre est implanté sur trois communes : Soulaines-Dhuys, Epothémont et La Ville-aux-Bois. Il s’étend sur 95 hectares dont 30 hectares réservés au stockage des déchets et est bordé à l’ouest par la rivière des Noues d’Amance. Les déchets de faible et moyenne activité destinés à être stockés au CSFMA contiennent essentiellement des radionucléides à vie courte (<30 ans) et ne contiennent qu’une faible proportion de radionucléides émetteurs alpha ou à vie longue (<0,37GBq/t pour l’activité massique de chaque colis des déchets). 2 2 Conception du stockage Suite à l’expérience au centre de la Manche, un principe de stockage multi barrière en surface a été adopté au CSFMA afin d’éviter tout contact entre l’eau et les déchets et d’assurer la protection de l’homme et l’environnement sur le long terme. Associés à ce dispositif, des réseaux de collecte distincts ont été mis en place pour permettre une gestion optimale des effluents liquides du centre (Figure 9). Il s’agit de : •un réseau de collecte des effluents produits dans les bâtiments techniques qui comprend deux sous-réseaux distincts : - un réseau pour les effluents susceptibles d’être contaminés (Effluents A). Ces effluents sont destinés à être rejetés dans l’environnement via le bassin d’orage, sous réserve du respect des limites radiologiques - un réseau pour la récupération des liquides éventuellement présents dans les fûts de déchets au moment de leur compactage. Ces déchets font l’objet d’une élimination dans une installation agréée. •un réseau séparatif gravitaire enterré (RSGE) qui permet de collecter les eaux éventuellement infiltrées au travers des ouvrages de stockage et donc susceptibles d’avoir été en contact avec les déchets radioactifs. Ces effluents sont soit rejetés au bassin d’orage soit orientés vers les cuves d’effluents liquides (effluents B). •un réseau des eaux usées qui achemine les eaux résiduaires domestiques vers la stationd’épuration. Après traitement biologique, les effluents de la station sont déversés dans le bassin d’orage. • le réseau de collecte des eaux pluviales aboutissant au bassin d’orage. 2 3 Mesure des rejets du tritium 2 3 1 Surveillance des Installations 2 3 1 1 Rejets liquides Une caractérisation radiologique, comprenant en particulier la mesure de l’activité volumique en tritium, est effectuée pour les effluents A et les effluents du RSGE. Les effluents A sont dirigés vers le bassin d’orage si les résultats d’analyses préalables confirment en particulier que : • l’activité en tritium est inférieure à 3000 Bq/L ; • l’activité annuelle rejetée dans l’environnement (ruisseau des Noues d’Amance) est inférieure à 5 GBq. Les eaux du RSGE peuvent suivre la même voie de rejet si elles respectent les mêmes limites que pour les effluents A et si les volumes produits sont conséquents (>100L). Dans le cas contraire, ces effluents (effluents A et RSGE) sont considérés comme déchets liquides et évacués par citerne vers une station de traitement extérieure. Ces limites de rejets sont définies dans l’arrêté de rejet du 21/08/2006 et en vigueur depuis cette date. Auparavant, les rejets étaient assujettis aux prescriptions du SCPRI définies à la mise en exploitation du Centre ; concernant le tritium, ces prescriptions autorisaient le rejet d’effluents liquides au bassin d’orage à la condition que l’activité volumique ajoutée après dilution dans le bassin d’orage soit inférieure à 400 Bq/L. Les rejets du bassin d’orage dans la rivière des Noues d’Amance s’effectuent automatiquement par l’intermédiaire des quatre pompes dont les mises en route sont étagées en fonction du niveau d’eau dans le bassin d’orage. Une surveillance des eaux du bassin d’orage permet notamment de contrôler l’activité volumique en tritium des eaux. Valeurs mesurées L’activité volumique maximale des effluents en tritium a été mesurée en 1994 à hauteur d’environ 3000 Bq/L ; ce rejet a généré une activité volumique ajoutée après dilution dans le bassin d’orage de 1,2 Bq/l (soit 0,3% par rapport aux prescriptions SCPRI). L’activité annuelle maximale en tritium rejetée au bassin d’orage est de 4,0.10-2 GBq (figure 10). Depuis 1993, la totalité des effluents produits sur le centre a été dirigée vers le bassin d’orage en respectant les autorisations (SCPRI de 1993 à 2006 et arrêté d’autorisation de rejet depuis 2006).

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