Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

120 Le tritium dans les déchets des réacteurs d’EDF en cours de démantèlement 1 Introduction En 2001, EDF a affiché sa stratégie de démantèlement « immédiat », c’est à dire sans période d’attente pour décroissance radioactive, des installations nucléaires de base arrêtées définitivement. Elle se décline en un programme de déconstruction qui vise à démanteler les installations au plus tôt en intégrant les contraintes techniques, industrielles, administratives et financières. Ce programme, qui concerne 9 réacteurs et les silos de Saint Laurent A, dans lesquels sont entreposés des éléments en graphite, devrait se dérouler jusqu’en 2035. Il a pour objectif d’évacuer tous les déchets, ou de les valoriser dans des filières agrées, et d’aboutir à un état de propreté des sols et de l’environnement conformes aux exigences de l’ASN et du MEEDDM. Nous traitons ici de la problématique du tritium dans les déchets issus de ces démantèlements. 2 Programme de déconstruction des réacteurs arrêtés d’EDF Le programme de déconstruction des réacteurs arrêtés d’EDF concerne  : • Six réacteurs Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG) : Bugey 1, Chinon A 1, 2 et 3 et Saint Laurent A 1 et 2 (Figure 5 en annexe). • Un réacteur à eau lourde : Brennilis (Figure 4 en annexe). • Un réacteur à neutrons rapides (RNR) : Creys-Malville (Figure 6 en annexe). • Un réacteur à eau pressurisé (REP) : Chooz A (Figure 7 en annexe). Les combustibles, modérateurs et caloporteurs de ces types de réacteurs sont présentés dans le Tableau 1 ci-dessous. Tableau 1 : Les différents types de réacteurs en démantèlement. Les schémas de principe de ces différents types de réacteurs sont rappelés en annexe. 3 Source de production de tritium dans les réacteurs On distingue deux grandes sources de production de tritium dans les réacteurs : la fission ternaire du combustible et l’activation de la matière par un flux de neutrons. La fission ternaire de l’uranium et du plutonium du combustible est significative pour les réacteurs de Creys-Malville et de Chooz A car les gaines des crayons combustibles sont en acier inox qui laisse diffuser le tritium dans le fluide caloporteur contrairement aux gaines en zircaloy des réacteurs à eau sous pression postérieurs à Chooz A qui le confinent très efficacement. Cette source de production de tritium existe également dans les réacteurs à eau lourde (Brennilis) et les réacteurs UNGG. En ce qui concerne l’activation sous flux neutronique, une très grande variété d’éléments chimiques fournit du tritium par activation. Parmi eux, les contributeurs majoritaires sont : • Le lithium qui est contenu sous forme d’impureté dans le graphite des UNGG ainsi que dans le béton. • Le bore qui est, comme dans tous les réacteurs à eau sous pression, contenu dans l’eau primaire de Chooz A et dans les barres de commande de tous les types de réacteurs. Le tritium dans les déchets des réacteurs d’EDF en cours de démantèlement Marie-Claire Perrin, Bernard Poncet, Marie-Thérèse Pascal - EDF Centrales Combustible Modérateur Caloporteur Brennilis Uranium naturel Eau Lourde CO 2 U.N.G.G. Uranium naturel Graphite CO 2 Creys-Malville Uranium enrichi Sodium Chooz A Uranium enrichi Eau Légère Pressurisée 2 CHAPITRE

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